Il y a quelques espèces de Cimicidés autres que Cimex lectularius qui peuvent piquer et importuner l’homme plus ou moins accidentellement (sauf Cimex hemipterus inféodée à l’homme dans les pays chauds).
L’autre punaise de lit : Cimex hemipterus #
A la différence de Cimex lectularius qui ne connaît pas de frontière), la répartition de Cimex hemipterus est tropicale à subtropicale (fig. 32).
Figure 32: Morphologie de Cimex hemipterus (Usinger, 1966 et Goddard, 2008).
Caractères distinctifs de Cimex hemipterus
Les représentants de Cimex hemipterus possèdent un sinus paragénital moins profond formant une indentation (fig. 33).
Figure 33 : Aspect de l’ectospermalège vu par transparence. Préparation cuticulaire obtenue par traitement à la potasse suivi d’une coloration sélective de l’ectospermalège par le noir chlorazol (Carayon, 1975).
Droite : Cimex lectularius ; Gauche : Cimex hemipterus, où l’ectospermalège, mieux différencié, se trouve au bord antérieur du sternite VI.
Punaises de chauve-souris #
Certaines punaises inféodées aux chauves souris (fig. 34) peuvent infester l’homme (Usinger, 1966).
Figure 34 : Punaises de chauves-souris : Cimex pipistrelli sur Myotis myotis (à gauche) et Pipistrellus sp. (à droite) (Goddard, 2009). Les punaises des pipistrelles sont généralement plus petites et ont une pubescence plus marquée.
Les punaises de chauves-souris telles que Cimex pipistrelli (en Europe), Cimex pilosellus (Côte ouest des États-Unis) et Cimex adjunctus (côte Est des États-Unis) peuvent parfois piquer des visiteurs ou des résidents s’ils s’approchent de trop près des lieux où logent les chauves-souris (Krinsky, 2002).
Le traitement et l’éradication de ces punaises sont différents de ceux utilisés pour les punaises de lit car ils nécessitent d’abord de s’attaquer aux chauves-souris.
Bien que ces punaises soient aussi capables de piquer l’homme, elles ne sont pas bien adaptées à se nourrir correctement sur lui.
Macroscopiquement, les punaises de chauve-souris semblent identiques aux punaises de lit, un examen plus précis à l’aide d’une loupe munie d’une lentille est nécessaire pour les mettre en évidence afin de voir les différences discriminantes.
Distinctement, les punaises de chauve-souris ont de plus longues soies sur tout leur corps, en particulier sur les marges du pronotum (fig. 35).
Figure 35 : Comparaison des soies des punaises de lit et des punaises de chauve-souris (Goddard, 2009) en microscopie électronique à balayage, Grossissement X 45, les soies sont indiquées par les flèches rouges.
Les yeux des punaises de lit sont plus protubérants et dépassent généralement la longueur du premier segment antennaire.
Les fémurs des pattes postérieures des punaises de chauve-souris sont également bien plus larges que celles des punaises de lit.
Punaises des oiseaux #
Cimex columbarius
C’est essentiellement un hôte des pigeons, probablement répandu dans une grande partie de l’Europe du nord-ouest .
La validité de Cimex columbarius a été discutée fort longtemps ; Kassianoff (1936) et Hase (1938) ne considéraient pas cette forme comme distincte de Cimex lectularius ; Johnson (1937) la regardait comme une sous-espèce, tandis que Titschack (1930) et Usinger (1966) l’ont finalement élevée au rang d’espèce.
Divers auteurs avaient suggéré que les différences morphologiques entre columbarius et
lectularius avaient pu être provoquées seulement par les hôtes (écophénotypes).
L’origine de Cimex columbarius a été discutée aussi par Usinger, et deux possibilités sont suggérées : ou bien l’adaptation de lignées de Cimex lectularius à des pigeons dans des temps assez anciens a permis, grâce au déplacement de ces oiseaux vers l’ouest, de les isoler du tronc principal plausiblement cantonné alors dans le bassin méditerranéen avec les premières civilisations humaines ; ou bien l’infestation des pigeons a été précédée de celle d’un autre oiseau sauvage qui pourrait être le groupe des gobe-mouches, dont l’aire de répartition, peu sensible aux déplacements de l’Homme et de ses commensaux, est sensiblement la même que celle de Cimex columbarius ; les deux formes seraient redevenues sympatriques ultérieurement, après l’extension de Cimex lectularius.
Caractères distinctifs de Cimex columbarius
Très semblable en apparence à la punaise commune des lits : les antennes sont plus courtes, on la distingue par le rapport largeur de la tête/longueur du troisième article des antennes, qui est inférieur à 1,6 chez la plupart des individus. Sa taille est plus petite, généralement dans l’intervalle 3,5-4,5 mm (fig. 36).
Figure 36 : Comparaison morphologique de Cimex columbarius et Cimex lectularius (Péricart, 1972).
a : tête, antenne et pronotum de Cimex columbarius ;
b : tête, antenne et pronotum de Cimex lectularius ;
c : soie du bord du pronotum de Cimex columbarius ; d : soies du tergite abdominal II de Cimex columbarius .
Oeciacus hirundinis
Les punaises du genre Oeciacus sont des ectoparasites d’oiseaux, essentiellement des hirondelles, et vivent dans les nids de ces animaux. Ils peuvent exceptionnellement quitter leur habitat, pénétrer dans les maisons et piquer l’Homme (fig. 37) (Pfeiffer, 1931).
Figure 37 : Oeciacus hirundinis adulte femelle (a) et son jeune de stade V (c) (Péricart, 1972).
Oeciacus hirundinis a été trouvé dans les nids de très nombreux genres d’oiseaux (Passer, Sturnus, Dendrocopus, Genicus, Alauda, Melanocorypha, Anthus, Calandrella, Motacilla, etc.), mais avant tout dans ceux des hirondelles (Delichon urbica L., Hirundo rustica L., H. riparia L., Apus apus L., Apus pacificus Latham).
Elle pullule parfois dans les nids des hirondelles des fenêtres (D. urbica) pendant la saison de la reproduction ; les jeunes oiseaux sans plumes sont alors couverts de piqûres et peuvent mourir d’épuisement.
L’insecte hiverne dans les nids à l’état adulte ou nymphal, restant vraisemblablement sans nourriture pendant les longs mois d’absence de leurs hôtes ; son extrême résistance à la faim et au froid a été prouvée (Pfeiffer, 1931).
Dans certaines conditions, les Oeciacus peuvent quitter les nids adjacents aux maisons et entrer dans celles-ci ; ils sont alors capables de se comporter en parasites temporaires de l’Homme, et leur piqûre est réputée plus douloureuse que celle des punaises de lit (Usinger, 1966)
Caractères distinctifs de l’espèce Oeciacus hirundinis
Cette punaise reste semblable en apparence à la punaise commune des lits, mais est plus petite et pubescente.
En outre, elle se distingue par les caractéristiques suivantes ; vue de dessus, la lisière frontale et le prothorax sont beaucoup moins concaves que chez les autres espèces ; la largeur de la tête est également plus de deux fois la longueur du troisième article des antennes (fig. 38).
Figure 38 : Morphologie de l’espèce Oeciacus hirundinis (Usinger, 1966).
a, face ventrale ; b, extrémité abdominale du mâle, face dorsale ; c, paramère du mâle ; d, sinus paragénital et ectospermalège de la femelle ; e, extrémité du tibia et tarse postérieurs ; f, détails de l’extrémité du tibia antérieur ; g, soies : 1, du 1er article antennaire ; 2, de l’hémélytre ; 3, du bord postérieur du tergite IV ; 4, de l’apex abdominal (b, d, e, f, g ).