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Désinfection, désinsectisation, dératisation cafards/blattes, punaise de lit, puces, rats, souris,…

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Morphologie de la punaise de lit

8 min read

Comme la plupart des Hémiptères, les Cimicidés sont déprimés dorso-ventralement, ils présentent en outre la forme largement ovale caractéristique des « punaises de lit ».
Ils arborent en général des couleurs peu vives et peu variées, leur pigmentation étant entièrement fauve clair à brun sombre.
Les Cimicidés n’ont pas d’ailes mais seulement de petits rudiments hémélytraux, leur taille se situe entre 3 et 8 mm.
Le dimorphisme sexuel marque peu les Cimicidés : les mâles sont en général plus minces et plus petits que les femelles.

Morphologie des adultes. #

Un adulte à jeun mesure environ 4 à 7 mm de long, après s’être nourri il grossit légèrement et prend une teinte foncée rouge sang. Le corps des « punaises de lit » est ovale, court, et très déprimé.
De couleur brun clair ou rougeâtre à brun-noir, (fig. 9) leur tégument est brillant, à ponctuation piligère bien marquée à l’exception des yeux composés ; la pubescence concolore est par ailleurs formée de poils de diverses formes (fig. 9).

Figure 9 : Cimex lectularius (mâle), grossissement X 40,
(The Natural History Museum of London, Naskrecki, 2014).

Tête #

La tête prognathe est courte et trapue (1,3-1,4 fois aussi large que longue du bord postérieur des yeux jusqu’à l’apex), le front est large (5-7 fois aussi large que les yeux vus de dessus) et les yeux saillants (noirs et sessiles), à facettes grossières (les yeux sont toujours présents, les ommatidies sont assez grosses et assez peu nombreuses chez les Cimicidés et ils ne possèdent pas d’ocelles).

Le rostre est robuste et court (fig. 10), comporte quatre articles et est tri-articulé (l’article basilaire très court semble ne constituer que la partie postérieure du suivant), il atteint au plus le bord avant des hanches antérieures.

La souplesse de l’article basilaire, en grande partie membraneux, permet à tous ces insectes de rabattre leur rostre sous le corps ou au contraire de le projeter en avant.

L’appareil buccal de type piqueur-suceur est situé en partie ventrale et composé d’un labium articulé en gouttière atteignant le pro-thorax, et contenant une paire de stylets mandibulaires et une paire de stylets maxillaires  jouant le rôle de lames.

Figure 10 : Tête, rostre et antenne de Cimex lectularius (Usinger, 1966).
a et c : Tête, rostre, antenne et pronotum, en face dorsale et ventrale de Cimex lectularius ; (Snodgrass, 1944) ; cl, clypeus ; f, front ; gu, gula ; j, joue ; lab, labium ; lb, labre ; lm, lobe maxillaire ; lo, lobe antérieur du pronotum

Les antennes ne comportent que 4 articles apparents (fig. 11) ; elles sont entièrement pubescentes (à l’exception de la base des antennes).

Les articles sont subégaux en longueur : le 1er article antennaire, le plus court (1,5 fois aussi long que large,), est épais, le 2ème est allongé (0,8-0,9 fois aussi long que la distance interoculaire) et beaucoup plus mince, les deux derniers sont très minces (fig. 11).

De plus, les troisième et quatrième segments sont plus sveltes et transparents que les deux autres.

Figure 11 : Tête de Cimex lectularius (Snodgrass, 1944)

La construction de base des pièces buccales des Cimicidés est identique à celle de tous les Hétéroptères.

Les structures capables de percer la peau sont formées par les stylets mandibulaires et maxillaires (fig. 12 et 13). En position de repos, elles sont coaptées, situées dans une large rainure centrale du labium (fig. 14 et 15).

Figure 12 : Pièces buccales de Cimex lectularius (Cobben, 1978).
A : vue ventrale de l’extrémité du rostre, X 500 : ap : plaque apicale, s: sensilles ; B :vue latérale des stylets mandibulaires, X 200 ; C: vue 3/4 des stylets mandibulaires, X 250 ;D : stylet maxillaire droit ; E : stylet maxillaire gauche

Figure 13 : Observation en microscopie électronique à balayage des stylets maxillaires de Cimex lectularius (Cobben, 1978)
AC apex des stylets maxillaires en vue ventrale (A : X 700 ; B : X 2 100 ; C : X 1 400)
1 : stylet maxillaire gauche et r : stylet maxillaire droit ; D : vue interne du stylet maxillaire droit X 1 400.

Les études anatomiques du rostre des Cimex ont montré que les stylets mandibulaires étaient beaucoup plus fins que les stylets maxillaires et que la section du canal alimentaire était très large comparée à celle du canal salivaire (fig. 13, 14 et 15).

Figure 14 : Rostre de Cimex lectularius en microscopie électronique à balayage recolorisée en coupe transversale et son plan de coupe (Berenger, 2011 d’après Delaunay et al., 2012).

Figure 15 : Schéma du rostre de Cimex lectularius en coupe transversale (Armstrong, 2011).

Dickerson et Lavoipierre (1959) ont conçu un mécanisme avec lequel ils ont pu observer et photographier à travers un microscope les mouvements des pièces buccales de Cimex lectularius en train de piquer les tissus et chairs transparents d’une oreille de souris. Ils ont également étudié des coupes histologiques des pièces buccales et du tissu de l’hôte en coupant le proboscis au moment de la piqure.

Thorax #

Le thorax est composé de trois segments. Le prothorax est bien plus large que le mésothorax et le métathorax. Généralement, le prothorax est deux fois plus large que long, le mésothorax est formé d’un pli triangulaire et le métathorax ressemble à un croissant. Des ailes vestigiales sont attachées au thorax (fig. 16).

Vues dorsale et ventrale de Cimex lectularius (Marlatt, 1916)
(a) femelle adulte gorgée de sang, vue dorsale ; (b) vue ventrale et détail des tarses ; (c) aile vestigiale agrandie X 200 ; (d) pièces buccales, agrandissement X 150. La taille réelle de l’insecte correspond à la lettre I entre (a) et (b).

Le prothorax ou pronotum des Cimex, plus ou moins déprimé latéralement, large, présente en avant deux expansions lamellaires sur les côtés, enchâssant la tête et s’avançant derrière les yeux, que l’on nomme lobes antérieurs.

Les soies des bords du pronotum sont denticulées sur les côtés et à l’apex, non ou peu effilées, et sont plus ou moins visiblement arquées vers l’arrière. Le disque de la tête est un peu bombé ; la pubescence sétiforme est assez également répartie, avec toujours une rangée de poils épais et denticulés sur les bords latéraux.

Ces poils arqués vers l’extérieur et en arrière (aussi longs que la largeur du 1er article antennaire) forment une frange caractéristique de l’espèce Cimex lectularius.

Chaque segment thoracique comprend une paire de pattes articulées.

Les plaques hémélytrales subtrapéziformes forment les ailes vestigiales. Elles sont arrondies, sans subdivision ; leurs soies sont du même type que celles du pronotum.

Le métasternum est tronqué postérieurement.

Le mésothorax et le métathorax possèdent chacun sur leur face ventrale une paire de stigmates très peu visibles.

Les épipleures méso-thoraciques ne sont pas différenciés chez les Cimicidés, ils portent des aires cuticulaires propres aux glandes méthatoraciques que tous les Hétéroptères possèdent.

Pattes #

Une patte est constituée d’une série de segments linéaires, à savoir la hanche typique des insectes (la coxa), le trochanter, le fémur puis le tibia et le tarse.

Du fait de son point d’attache articulaire avec le thorax, la hanche est corpulente, aplatie et courte.

Le trochanter est une petite structure triangulaire fusionnée avec le fémur qui est bien plus large, tubulaire et constitue de ce fait le segment majeur de la patte (fig. 17).

Le tibia simple est plus long et svelte que les autres segments et est garni de rangées d’épines (surtout les pattes postérieures), à son extrémité apicale il porte de petits coussinets de soies très serrées.

Le tarse est tri-articulé avec deux griffes à sa base.

Les pattes des « punaises de lits » ne sont de ce fait pas adaptées pour grimper mais pour se mouvoir rapidement sur le corps de l’hôte.

Figure 17 : Pattes de Cimex lectularius (Usinger, 1966).
a, b, Cimex lectularius ; a, avant droite ; b, arrière droite.

Abdomen #

L’abdomen est grand, large et elliptique.

Comme chez la plupart des Hémiptères et tous les Cimicoidés l’abdomen se compose de 11 segments plus ou moins reconnaissables, dont les deux derniers (X, XI), très petits, sont invaginés l’un dans l’autre pour constituer le tube anal (fig. 19). Les segments VIII et IX (chez la femelle) et le segment IX (chez le mâle) forment le complexe génital et sont considérablement modifiés en vue de cette fonction.

Le segment I est seulement représenté sur la face dorsale et le plus souvent faiblement sclérifié ; les segments II à VIII (chez le mâle) ou II à VII (chez la femelle) sont de structure normale, c’est-à-dire qu’on y distingue une face dorsale (tergite) et une face ventrale (sternite) ; une paire de stigmates est visible latéralement sur leur face ventrale (fig. 18).

L’abdomen des Cimicidés est peu variable ; les membranes intersegmentaires sont amples et les sternites II à V restent membraneux en leur milieu ; la région pleurale est par ailleurs incomplètement sclérifiée, ce qui autorise la distension et la réplétion complète de l’abdomen lors des repas de sang (aspect de grain de groseille) ; le segment VIII du mâle est dissymétrique et tourné vers la gauche.

La pubescence (assez fine) est plus longue sur la marge postérieure des sclérites que sur leur partie antérieure.

Figure 18 : Vues abdominales d’une femelle Cimex lectularius (Usinger, 1966).
a, face dorsale ; b, face ventrale ; c, détails du sinus paragénital ; d, types de soies. I à IX, urites abdominaux ; ect, ectospermalège ; ev, aire d’évaporation odorifère ; fal, foramen alaire ; fp, fossette piligère ; hem, rudiment hémélytral ; men, métanotum ; sba, soie de bordure apicale des segments génitaux ; sbp, soie de bordure latérale du pronotum ; scu, scutellum ; sdt, soie du disque du 2ème tergite ; sip, sinus paragénital ; st, stigmate ; zns, zone non sclérifiée.

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