Les blessures dues aux piqures peuvent être une porte d’entrée pour des infections secondaires qui sont peu documentées (Ter Poorten et Prose, 2005 chez les chauves-souris).
Les punaises de lit sont capables de transporter les agents pathogènes à l’origine du typhus, du kala-azar, de l’anthrax, de la fièvre récurrente, de la peste, de la tularémie, de la fièvre Q, du virus de l’hépatite B et du sida (Burton, 1963 ; Usinger, 1966 ; Ryckman, 1979).
Les virus du sida et de l’hépatite B sont capables de persister dans les intestins de la punaise de lit pendant plusieurs semaines, aucune réplication virale ne s’y produit et de ce fait, aucun signe d’infectiosité n’a été trouvé (Reinhardt et al., 2009 ; Delaunay et al., 2011).
Silverman en 2001 conclut, grâce à des techniques moléculaires sensibles, qu’il est très improbable que Cimex lectularius soit un vecteur de ces virus.
Par contre il a été suggéré en 2011 que les punaises de lit pourraient être un réservoir et/ou seraient vectrices de Staphylococus aureus résistant à la méticilline et d’entérocoques résistants à la vancomycine (Lowe et Romney, 2011).
La mortalité de l’espèce Oeciacus vicarius, la punaise des passereaux, n’est pas liée aux virus qu’elle peut héberger mais cette punaise peut être vectrice d’arbovirus (Brown et Brown, 2002).
Les Cimicidés peuvent aussi abriter des trypanosomes (y compris Trypanosoma cruzi responsable de la maladie de Chagas) (Chang et Chao, 1999) et bien qu’elles soient capables de les transmettre aux chauves-souris (Usinger, 1966 ), les punaises de lit n’en sont pas capables et quand la transmission est possible, aucune réplication des trypanosomes dans l’hôte n’a été observée (Bower et Woo, 1981).
Un tableau récapitulatif des études menées sur Cimex lectularius et son rôle de vecteur de nombreux agents pathogènes figure en annexe I.
La plupart des travaux menés jusque dans les années 1960 (environ 75 % de ces études ont été menées entre 1911 et 1940) ont été compilées par Burton qui a recensé jusqu’à 43 agents pathogènes susceptibles d’être transmis par les punaises. Ce sont des bactéries, des rickettsies, des virus, des protozooaires et des nématodes pour la plupart. Certains des travaux suggèrant des associations avec des affections comme le beri-beri, la pellagre et des papillomes chez la souris de laboratoire doivent être traités avec le plus grand scepticisme car ils sont basés sur des « conjectures, des déductions » et jamais sur des associations statistiques réelles ou des travaux d’expérimentation. Beaucoup de ces travaux n’ont jamais pu prouver la capacité de transmission d’un agent pathogène mais n’ont fait qu’apporter la preuve que l’agent étudié pouvait être abrité par l’insecte.
De nos jours, il n’existe pour le moment aucune preuve permettant d’affirmer que la punaise de lit est responsable de la transmission d’un quelconque agent pathogène (Goddard et De Shazo, 2009).