L’impact mondial économique de ces nuisances est très difficile à chiffrer.
L’infestation par les punaises de lit est la cause de dépenses de plusieurs millions de dollars aux États-Unis (Doggett et al.,, 2012) dans les domaines de l’hôtellerie, l’industrie avicole et les foyers privés ou publics. Les coûts englobent à la fois les mesures de remplacement de la literie, d’éradication des nuisibles, les remboursements des structures et des dédommagements aux victimes lors de procès pour la réhabilitation de la réputation sociale des établissements infestés (Boase, 2001 et 2004 ; Doggett et al., 2012).
En 2006, une étude en Australie estimait le coût ramené au pays dans son ensemble à 100 millions de dollars australiens, chiffre qui a doublé en 2011 (Doggett et Russell, 2008).
Aux États-Unis, le revenu génèré par cette industrie était estimé à 409 millions de dollard (Pest Control Technology, 2012 d’après Doggett et al.,, 2012).
Ce coût n’a pour le moment pas été évalué en France.
Impact économique sur la filière avicole
L’industrie avicole est la plus touchée avec des chutes de productivité due aux réactions allergiques des ouvriers, la moindre valeur des œufs du fait des déjections des punaises, une plus faible production d’œufs par les poules infestées ainsi qu’une augmentation de la consommation d’aliments (Axtell, 1999 ; Snipes, 1940). Ce coût n’a pas été chiffré en France également.
Santé publique
La recrudescence des punaises de lit à l’échelle internationale est telle que le Canada prévoit la pérennité de cette nuisance pour les années à venir (Lederman, 2010).
Du point de vue des déterminants sociaux de la santé dans les pays anglo-saxons (ensemble des facteurs sociaux et économiques qui influent sur la santé et l’incidence de la maladie chez des individus et dans des groupes d’individus), les punaises de lit constituent une menace pour la santé publique (Marmot et Wilkinson, 2006).
Tout le monde est exposé aux infestations de punaises de lit mais les répercussions sociales sont particulièrement dévastatrices pour les personnes à faibles revenus. En effet les punaises utilisent des meubles et des vêtements usagés et une fois le logement infesté, les coûts du traitement et des mesures d’extermination sont exorbitants pour ces populations (Comack, 2012 in Shum, 2012).
Le stigmate social associé aux infestations de punaises de lit entraîne stress, anxiété, insomnie et isolement. Tous ces facteurs nuisent à la santé et réduisent le bien-être (Raphael, 2001).
En France, les autorités publiques ne considèrent pas la punaise de lit comme un problème de santé publique car elle ne transmet pas d’agents pathogènes. À Grigny (91) en 2012, le désarroi des résidents parasités mais également celui des autorités locales était immense au point de faire appel aux services de l’Agence Régionale de Santé (ARS) (Le Bail, 2013).
En Août 2014, la Suisse subit de plein fouet ce fléau. Un groupe de travail a été constitué pour essayer de recenser les zones touchées car il ne s’agit plus d’une simple « préoccupation de salubrité publique » (« L’invasion des punaises de lit », R.T.S.R. 24/08/2014).